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Page:Guaita - Rosa mystica, 1885.djvu/147

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à la dédaignée.

Fit flamboyer au ciel le Rêve radieux ;
Et, pour éterniser sa forme imaginaire,
À jamais la figea dans l’essence des dieux.

— Ô douce Illusion à nos cœurs coutumière,
Fantôme fait d’Amour, de Gloire et de Lumière !
De ta bouche où voltige un sourire, souvent,
De ta bouche adorable et fine — et que colore
Un sang fait d’ambroisie et de soleil levant ;
De ta bouche s’échappe, ondoyant et sonore,
Le Logos saint, vêtu du rhythme grave et pur :
Telle jaillit Aphroditè des flots d’azur !…
Et tes larges yeux noirs, [où couve le mystère
Mi-voilé, que ta bouche entr’ouverte doit taire
Jusqu’au jour où, sublime entre tous, paraîtra
Celui par qui, sommé, le Verbe parlera ;]
Tes yeux noirs, langoureux, ou souriants, ou tristes,