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Page:Guaita - Rosa mystica, 1885.djvu/19

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préface

« Vous êtes un beau ciel d’automne, clair et rose…
« Je suis un vieux boudoir plein de roses fanées
« Où gît tout un fouillis de modes surannées,
« Où des pastels plaintifs et de pâles Boucher
« Seuls, respirent l’odeur d’un parfum débouché… »


Ou bien, dans la notice sur Edgard Poë :


« Comme notre Eugène Delacroix, qui a élevé son art à la hauteur de la grande poésie, E. Poë aime à agiter ses figures sur des fonds violâtres et verdâtres où se révèlent la phosphorescence de la pourriture et la senteur de l’orage. »


Et encore : (il s'agit de l'Adorée).


« Son haleine fait la musique
« Comme sa voix fait le parfum !… »


Cet ingénieux procédé, que le poète met en œuvre à toutes les pages de son livre, est un secret de sa pénétration. Mais il en résulte parfois que la langue s'affine et se subtilise au point de dérober la pensée au commun des lecteurs : un esprit très délié et des nerfs quelque peu malades sont « de rigueur », si l'on veut suivre partout Baudelaire. Nous reviendrons sur cet