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Page:Guaita - Rosa mystica, 1885.djvu/258

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petits poemes.


Laisse gronder la calomnie,
Ô fleuve ! Si, dans ton miroir
On a pu voir
Les hideurs et la vilenie
Que reflète, avec un sanglot,
Ton triste flot ;

Ô tombe errante, es-tu complice,
Quand, sous un ciel noir, l’assassin
Rougit ton sein,
Et, narguant l’affre du supplice,
Jette sa victime au courant
Qui fuit, pleurant ?…

Moi, je te sais innocent, Fleuve !
Prolonge ton murmure amer
Jusqu’à la mer !