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rosa mystica

métallique, un peu roide. Des rejets plus multipliés, et une concision toute latine — à la Perse — l’en distinguent à peine. Derrière cette muraille de métaphores soudées, l’idée demeure au second plan. Toute l’ambition du poëte est de donner l’impression vive.

M. Maurice Rollinat, un baudelairien plus baudelairien que Baudelaire, raffine encore sur les plus étranges sensations, mais s’en explique très clairement ; et, pour être d’une alarmante acuité, ses « Névroses » n’en sont pas moins accessibles — sinon supportables — à tous les nerfs. Quand M. Rollinat tombe dans le galimatias, ce n’est point qu’offrant au lecteur le plaisir d’une interprétation laborieusement méritoire, il marie pêle-mêle, parmi des hiatus de pensée, tels vocables suggestifs d’un son, d’une forme, d’une couleur… Exemple :

« Le soleil…
« L’Enveloppé, l’enveloppant,
« Tout subit sa grande friture,
« Et, jusque dans la sépulture
« Il s’inocule et se répand,
« Le soleil, ami du serpent ! »