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rosa mystica

III

J'ai dit mes préférences, et porté à mes Maitres le faible tribut démon admiration, la plus sincère qui fut jamais.

À de jeunes poëtes qui ont mon estime esthétique, j'ai publiquement tendu la main. Puissent ces notes trop superficielles — où je leur dis que je crois en eux — être comme un écho avant-coureur de leur future renommée !

D'indulgents amis voudront-ils voir, dans mes enthousiasmes trop communicatifs peut-être, des excuses à la monotonie d’une nomenclature forcément aride — et pourtant incomplète encore ?[1]

Il se pourrait que ces pages parussent outrecuidantes à certains lettrés ; ce m'est doux et consolant d'en induire qu'ils ne les liront pas. Je veux parler de ceux-là qui, à l'énoncé du nom de Baudelaire, exaltent le talent d'un

  1. Le cadre étroit de cet avant-propos m’a fait omettre les noms de maints jeunes poètes — de mérite sans doute, mais qui ne fréquentent point mon café. Ils auront assez d’esprit pour me comprendre, et d’indulgence pour me pardonner.