Page:Guesde - La Commune de 1871.djvu/35

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le secours de ses électeurs départementaux contre ce qu’elle appelait « une poignée de factieux ».

Pour faire appel à vos courages — portait la proclamation au peuple et à l’armée — pour réclamer de vous une énergique assistance, vos représentants sont unanimes.

Le 24, une loi fut votée, par 449 voix contre 79, ainsi conçue :

Considérant que la représentation nationale est placée sous la sauvegarde de la France entière et que, dans les circonstances actuelles, le pays doit s’unir à l’armée pour repousser le désordre ;

L’Assemblée nationale décrète :

Chaque département tiendra à la disposition du gouvernement un ou plusieurs bataillons de volontaires, choisis de préférence parmi les hommes ayant déjà servi dans l’armée, la marine ou la garde mobile, ou appartenant à la garde nationale.

De son côté, le ministre de l’Intérieur télégraphiait à ses préfets :

Une portion considérable de la population et de la garde mobile nationale de Paris sollicite le concours des départements pour le rétablissement de l’ordre.

Formez et organisez des bataillons de volontaires pour répondre à cet appel et à celui de l’Assemblée nationale.

Et quel fut le résultat de ces appels aussi réitérés que désespérés ? Les registres d’enrôlements ouverts dans toutes les préfectures ne donnèrent pas cent hommes par département. En vain la solde est-elle portée à 1 franc, à 1 fr. 50, plus les vivres de campagne ; en vain y ajoute-t-on l’attrait irrésistible de l’épaulette ; en vain menace-t-on de faire partir de force, au moyen d’une loi spéciale, ceux qui refusent de marcher de leur plein gré, les volontaires continuent à faire défaut, ou, s’ils se présentent, c’est, comme à Bayonne, « pour défendre la République contre ses ennemis, quels qu’ils fussent ou d’où qu’ils viennent », ou, comme à Besançon, le 4e bataillon de la garde