Page:Guesde - La Commune de 1871.djvu/40

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près Nevers, et gardés trois jours entiers en prison. Ce qui ne les empêcha pas, aussitôt libres, de poursuivre leur voyage, mais ce qui fut cause qu’ils arrivèrent trop tard, lorsque déjà, entrés par trahison, les massacreurs de l’Ordre étaient maîtres de Montmartre et d’autres points stratégiques de la première importance.

Le projet de transaction dont ils étaient porteurs ne différait d’ailleurs guère de celui qui avait été arrêté par le congrès de Lyon, mais il insistait sur la réunion à Paris même de la nouvelle représentation nationale. Et le rapport qu’ils publièrent à leur retour, en pleine orgie de répression, devait, comme celui du congrès, être écrasant pour Versailles, convaincu de « n’avoir jamais voulu d’autre solution au conflit que celle du canon ».

À l’appui des sentiments communalistes de la France provinciale, je devrais également citer les rapports adressés par les préfets et les présidents de Cours d’appel à la fameuse Commission d’enquête sur les événements du 18 Mars. Étant donné la source peu suspecte dont ils émanent, ils suffiraient à eux seuls à trancher la question que j’ai voulu élucider.

La basse classe, notamment la classe ouvrière, faisait publiquement des vœux pour le triomphe de la Commune, écrit le président de la cour de Besançon.

Les agriculteurs y sont pauvres [dans les Basses-Alpes] — écrit le président de la cour d’Aix — ils n’ont pas bougé, mais ils ont envoyé de nombreux émissaires à Marseille ; on en a suivi avec anxiété les diverses péripéties et l’on n’attendait que la nouvelle d’un succès mieux assuré pour proclamer la Commune.

Le langage du président de la cour de Bourges n’est pas différent :

Je constate avec douleur que sur plusieurs points du ressort, et plus particulièrement dans le Cher et la Nièvre, l’exécrable tentative de la Commune a soulevé des sympathies et des espérances ardentes. À Vierzon, les vœux et