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promenades japonaises.
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par l’organisation d’écoles nombreuses, préoccupation féconde du nouveau Japon.

Le Mikado, en reprenant à son ministre les pouvoirs que des siècles lui avaient donnés, eut soin de profiter de la forte situation créée par les Shiogouns, et, au plus vite, il vint s’installer dans le Siro, le château fort d’Yeddo.



Le Siro

Kioto ne fut plus qu’une capitale hors de service ; la vieille métropole fut autorisée à faire valoir ses droits à la retraite. Yeddo devint la nouvelle ville impériale, et, pour qu’on puisse bien constater le changement opéré dans le sort de ces deux cités, un décret supprima le nom d’Yeddo et déclara que la résidence du Mikado s’appellerait désormais Tokio, la capitale de l’Est par opposition à Kioto, la capitale de l’Ouest (Saï-Kioo).

De sorte que Yeddo n’existe plus. Du jour au lendemain, la ville des Taïkouns fut supprimée, rayée des cartes géographiques, rayée des décrets, rayée de l’histoire, rayée du monde.

Mais Tokio resplendit.

Ne parlez plus à personne d’Yeddo, on ne vous comprendra pas. On aura des airs étonnés, on vous fera répéter le mot comme si l’on avait mal entendu.

« Yeddo ? qu’est cela ? Où prenez-vous Yeddo ? Pourquoi parlez-vous d’Yeddo ? Personne ne connaît Yeddo. Vous confondez sans doute avec quelque ville des mondes étrangers. »

Cette suppression subite d’une ville importante déroute un peu les nouveaux venus.

Les touristes — comme nous — qui ont pris la peine de se renseigner un peu sur le Japon avant d’y aborder, sont légèrement suffoqués de constater que personne ne connaît ici la capitale des Taïkouns.

On est tenté de supposer que, après les troubles politiques, la cité a