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promenades japonaises.


Devant le tombeau, au milieu d’un carré entouré de balustrades de pierre, est une sorte de chapelle noir et or en bronze dans laquelle il n’y a qu’un gohey en papier blanc ; la forme particulière de ce monument symbolise les cinq éléments représentés par le carré, la boule, le cylindre, le losange, le triangle superposés les uns aux autres. Un brûle-parfums, un vase et une grue, le tout en bronze, complètent l’ornementation.

En se retournant pour descendre, on a sous ses pieds comme un océan de toits dorés d’où jaillissent des caps et des îlots de verdure formés par la cime des arbres qui ont l’air de contenir ces flots lumineux et mouvementés.

Nous descendons rapidement jusqu’au fond de la vallée qui est à droite du temple ; puis nous remontons sur l’autre versant pour visiter le temple consacré à Yemitsou.

Il est desservi par les bonzes.

L’un d’eux vêtu d’une ample robe de crêpe noir jetée sur ses vêtements jaunes, porte en plus une sorte d’étole en damas doré et multicolore. C’est lui qui nous offre de pénétrer dans le sanctuaire qui est d’une grande magnificence.

Pendant que, nous autres impies et barbares étrangers, foulons aux pieds ces chambres sacrées, nos djinkiris dont le groupe nous sert d’escorte, ne peuvent considérer l’intérieur qu’à travers les grillages dorés et ornementés qui servent de fenêtres.

Au centre une chapelle fermée contient le portrait du petit-fils d’Yeyas, le troisième Shiogoun de la dynastie Tokougava, Yemitsou lui-même. Je demande à le voir, mais le bonze, très complaisant d’ailleurs, me déclare que lui-même n’a pas le droit de le regarder.

Je me retire en le remerciant et, au moment où je vais franchir la porte et remettre mes bottines que j’ai religieusement quittées avant