Oui, le jeune rameau est vivant ; car la vie, c’est l’affirmation de l’être, et il s’affirme par la croissance et la reproduction.
La vie circule en lui et elle circule partout sans interruption ; la mort, est un mot indiquant tel état de la matière subissant une nouvelle métamorphose ; mais nul atome matériel ne pouvant disparaître, il ne peut signifier anéantissement.
Le jeune rameau a donc la vie : dans ses vaisseaux le sang va et vient comme le sang dans les artères et les veines de l’homme ; comme chez lui deux appareils l’élaborent sans cesse, mus par les organes, de nutrition et de respiration : les racines et les feuilles.
Une telle série de phénomènes indique une prédestination. Etre, doué d’une vie inférieure, la plante doit concourir à l’œuvre divine, selon le degré de perfection qui lui a été départi.
Qui peut dire les prodiges qu’elle opère pour atteindre sa fin, la transmission de la vie ?
Esclave attachée à la glèbe, elle brise la tige qui la retient au fond des eaux, et donne sa vie pour un instant de liberté.
Captive, elle fuit sa prison ; collée à l’aile diaphane