Aller au contenu

Page:Guinault - La France républicaine et les femmes - 1875.pdf/45

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 44 —

lement pour le plaisir des yeux, sont cependant d’une nécessité absolue à la vie de l’homme ; elles-mêmes n’existent que grâce au secours des substances inorganiques qu’elles empruntent au règne minéral et qu’elles transforment en matières organiques, seules substances assimilables à l’animal, lequel, à son tour, après en avoir extrait ce qui lui est propre, restitue au règne minéral ce que la plante lui avait enlevé.

Ainsi, la matière se meut sans cesse dans un vaste cercle sans qu’une molécule s’égare, sans qu’un atome : se perde.

Ainsi tous les êtres travaillent en commun, chacun des membres de la création jouissant d’une vie particulière, concourt à la vie collective d’êtres formant cette institution que nous appelons Nature.

Et il n’y a ni maître ni roi pour en maintenir l’établissement ; il y a plus que tout cela : un maître ou un roi étant un être pour le service ou les plaisirs duquel beaucoup d’êtres de la même espèce travaillent, s’épuisent et meurent, et qui ne travaille, ne s’épuise et ne meurt pour personne ; qui reçoit tout d’autrui et ne donne rien de lui-même ; il n’y a donc pas, quoi qu’on en ait dit, de roi de la nature : mais un Père qui