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Page:Guindon - En Mocassins, 1920.djvu/151

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en mocassins

« Ô surprise ! Je crois remarquer soudain que ces oiseaux géants ont des voix articulées. J’écoute… Vraiment ils parlent… Impossible d’en douter… « Ce sont des ancêtres, me dis-je, et ils sont animés par les esprits protecteurs de leurs espèces. » Or, ce qu’ils disaient, je l’ai compris et, si vous aimez à le savoir, faites-moi seulement grâce de leurs paroles effacées en partie de ma mémoire. »

« Au-dessus des nuées s’étend le paradis, région où tout est beau et bon, agréable et vrai. Séjour enchanté du parfait bonheur, le paradis est le lieu céleste où Taronhiawagon a placé un être mystérieux qui nous ressemble comme la lumière ressemble au soleil et la grâce à la beauté. »

« En s’envolant jusqu’au sommet de l’arc-en-ciel, les oiseaux voient cet être auquel ils donnent le nom de femme, car là commence le paradis et coule une fontaine à laquelle tous les jours la femme vient puiser. »

Des exclamations d’étonnement interrompent Le-Loup.

« Ne doutez pas de ma sincérité, » continue Agohao : « Je suis prêt à vous la prouver en tentant l’ascension périlleuse des airs. »

« Ouah ! » font les cinq patriarches, comme abasourdis.

« Oui », reprend avec assurance Le-Loup, « les mêmes oiseaux qui sont allés au paradis m’y enlè-