Page:Guiraud - De la vaccine.djvu/19

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un voile des plus épais enveloppait encore la question.

L’opinion que D’Arboval avait émise était-elle moins sujette à contestation que celle de Jenner ? La dépaissance pendant les saisons humides, dans les prairies basses et marécageuses avait-elle sûrement pour effet d’exciter le développement du cow-pox, comme il voulait bien le dire ?

Il aurait fallu admettre pour cela la spontanéité de la vaccine chez la vache, et de plus, que les contrées basses et humides où s’opère la dépaissance étaient les seules capables de donner naissance à l’affection ; mais l’observation s’élève contre cette dernière hypothèse, au contraire, et nous montre tous les jours les invasions que fait le cow-pox dans des pays élevés, secs et où les animaux ne sont nullement livrés à la dépaissance.

Certains auteurs ont prétendu que la vaccine provenait de l’inoculation du javart. Sur quoi ont-ils basé leur opinion ? Nous l’ignorons ; toujours est-il qu’il nous est permis de douter que ce soit sur l’observation ou sur des expériences bien concluantes. Ce qui ne laisse pas de doute, c’est que le javart n’est pas contagieux, c’est que son inoculation est incapable de faire développer une affection qui lui soit identique, et moins encore la vaccine. En conséquence, nous admettons que cette assertion ne provient que d’une traduction défectueuse du mot grease.

Le cow-pox tirerait-il plutôt son origine de la variole ? Telle était du moins l’idée de M. Robert (de Marseille), de M. Bousquet et plus tard encore de M. Depaul, qui dans la séance du 5 juin 1862, à l’Académie de Médecine, s’exprimait en ces termes : « Je nie, quant à moi, la transforma-