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VERTU PRÉSERVATRICE DE LA VACCINE.

Jenner, et après lui tous les premiers vaccinateurs ont affirmé de la manière la plus positive que la vaccine préserve de la variole, et que cette préservation est indéfinie. Cette assertion devait donner lieu à de nombreuses discussions, et c’est en effet ce qui arriva.

Au début, on avait pourtant dit si souvent que la vaccine préservait pour toujours de la petite vérole, qu’on osait à peine toucher à une opinion qu’on croyait inébranlable. L’observation faisait défaut ; et à un tel point, qu’il faut venir jusqu’à 1811 pour trouver le premier fait de variole, après vaccination, publiquement constaté par le comité central. Plus tard ces faits se sont renouvelés, multipliés avec le nombre des épizooties varioleuses, et il a été enfin permis de jeter un rayon de lumière sur l’obscurité qui enveloppait la question. De nos jours, plus de doute : les propriétés préservatrices de la vaccine ne sont absolues qu’à l’égard de certaines personnes ; tandis que d’autres, mais en plus petit nombre, il est vrai, ne sont nullement à l’abri des atteintes de la petite vérole.

Si maintenant nous passons en revue le résultat des nombreuses observations qui ont été faites à ce sujet, nous pouvons nous convaincre que la variole ne frappe pas indistinctement, et comme au hasard, dans les rangs des vaccinés, mais, au contraire, qu’elle semble agir avec discernement, et faire en quelque sorte un choix parmi eux. Sauf les exceptions, la variole attaque les anciens vaccinés et respecte