Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, 1823.djvu/126

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épée. Plusieurs moururent dans les supplices, afin que le roi fût vengé.

Sumnégésile fut de nouveau livré aux tourmensxxxii, et chaque jour frappé à coups de verges et de courroies. Lorsque ses plaies venaient à suppurer, et, qu’après le premier écoulement, elles commençaient à se fermer, on recommençait son supplice. Dans les tourmens il s’avoua coupable, non seulement de la mort du roi Chilpéricxxxiii, mais encore de divers autres crimes. Il ajouta dans ses aveux qu’Ægudius, évêque de Reims, était un des associés de Rauchingue, d’Ursion et de Bertfried, dans le complot qu’ils avaient formé pour tuer le roi Childebert. On enleva aussitôt l’évêque, et on le conduisit à la ville de Metz, affaibli comme il était par une longue maladie. Là, on le mit sous une sûre garde, et le roi ordonna aux évêques de venir le juger, et, pour cela, de se rendre, au commencement du huitième mois, dans la ville de Verdun. Alors, réprimandé par les autres évêques de ce qu’il l’avait fait, enlever de sa ville sans l’entendre et l’avait privé de sa liberté, le roi lui permit de retourner à sa ville, adressant, comme nous l’avons dit, des lettres à tous les évêques de son royaume, pour qu’ils vinssent, au milieu du neuvième mois, dans la susdite ville, lui faire son procès. Il y avait alors de fortes pluies ; la terre était couverte d’une immensité d’eau ; la rigueur du froid était intolérable ; les routes étaient détrempées de boue ; les rivières étaient sorties de leur lit ; cependant les évêques n’osèrent résister aux ordres du roi, et, s’y étant tous rendus, ils vinrent à la ville de Metz, où Ægidius vint aussi. Alors le roi l’accusa d’être