Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, 1823.djvu/148

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dans la basilique construite sous son nom, comme je l’ai dit. Il empêcha Maxime d’envoyer en Espagne faire périr les hérétiques par le glaive[1] xlv établissant qu’il suffisait de les séparer de la communion des églises catholiques. Après avoir consommé le cours de sa vie mortelle, il mourut à Candesxlvi, bourg de sa ville, dans la quatre-vingt-unième année de son âge. Transporté à Tours par eau, il y fût enseveli dans le lieu où l’on adore maintenant son tombeau. Sulpice Sévère a écrit trois livres de sa vie. Il se manifeste de notre temps par beaucoup de miracles. Il éleva dans le monastère appelé maintenant le Grand Monastère, une basilique en honneur des saints apôtres Pierre et Paul, et dans les bourgs de Langey, de Sonnay, d’Amboise, de Chamisay, de Tournon et de Candes ; il détruisit les temples païens, baptisa les Gentils et éleva des églises. Il siégea vingt-six ans quatre mois et vingt-neuf jours. L’épiscopat fut interrompu pendant vingt jours.

4° Brice, quatrième évêque, fut sacré la quatrième année d’Arcadius et d’Honorius, alors gouvernant ensemble. C’était un citoyen de Tours ; et, la trente-troisième année de son épiscopat, il fut accusé, par les citoyens de Tours, du crime d’adultère. Ils le chassèrent et sacrèrent évêque Justinien. L’évêque Brice alla trouver le pape de la ville de Rome. Justinien, s’y rendant après lui, mourut dans la ville de Verceil. Les habitants de Tours, de nouveau poussés de malveillance contre lui, établirent pour évêque

  1. Les Priscillianistes, objet de l’une des plus iniques persécutions dont l’histoire des hérésies offre l’exemple ; saint Ambroise de Milan et saint Martin de Tours s’y opposèrent tous deux et prêchèrent la tolérance.