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PRÉFACE DE FRÉDÉGAIRE.

tions que ces hommes habiles avaient si bien racontées dans leurs chroniques, mot grec qui signifie les actions des temps ; ils ont écrit aisément et comme une source pure qui coule avec abondance. J’aurais souhaité avoir le même talent de langage, ou quelque chose d’approchant. Mais on ne puise qu’avec peine dans une source qui ne coule pas toujours. Maintenant le monde vieillit, et le tranchant de l’esprit s’émousse en nous ; nul homme de ce temps n’est égal aux orateurs des temps passés et n’ose même y prétendre. Je me suis efforcé pourtant, aussi bien que me l’ont permis la rusticité et la faiblesse de mon savoir, de reproduire, aussi brièvement que je l’ai pu, ce que j’ai appris dans les livres dont j’ai parlé. Que si quelque lecteur doute de moi, qu’il ait recours à l’auteur même, il trouvera que je n’ai rien dit qui ne soit vrai. Arrivé à la fin du volume de Grégoire, j’ai continué à écrire dans ce livre les faits et gestes des temps postérieurs, les recherchant partout où j’en ai pu trouver le récit, et racontant, sur les actions des rois et les guerres des peuples, tout ce que j’ai lu ou entendu dire, ou vu moi-même, et ce que je puis attester. J’ai tâché d’insérer ici tout ce que j’ai pu savoir depuis le temps où Grégoire s’est arrêté et a cessé d’écrire, c’est-à-dire, depuis la mort du roi Chilpéric.