Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, 1823.djvu/183

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une armée. Ayant campé, avec son armée, dans un endroit nommé Cerisy, Théodoric fut exhorté, par ses Leudes, à faire la paix avec Théodebert ; Protadius seul l’excitait à engager le combat. Théodebert, avec les siens, n’était pas éloigné. Alors tous les guerriers de Théodoric en ayant trouvé l’occasion, se jetèrent sur Protadius, disant que la mort d’un seul homme était préférable au massacre de toute une armée. Protadius était assis dans la tente du roi Théodoric, jouant aux dés avec Pierre, premier médecin. Comme l’armée environnait déjà la tente, et les Leudes de Théodoric l’empêchant de sortir pour parler aux soldats, il envoya Uncilène pour leur ordonner, de sa part, qu’ils eussent à cesser de menacer Protadius. Uncilène, au contraire, alla dire sur-le-champ aux troupes : « Ainsi l’ordonne le roi Théodoric, que Protadius soit tué. » S’étant jetés alors sur lui, et déchirant la tente du roi avec leurs épées, ils tuèrent Protadius. Théodoric, déconcerté, fut forcé de faire la paix avec son frère Théodebert, et, après la mort de Protadius, les deux armées retournèrent chez elles sans combat.

La onzième année du règne de Théodoric, Claude fut nommé maire du palais. Il était romain d’origine, homme prudent, enjoué dans ses récits, ferme en toutes choses, patient, sage dans le conseil, versé dans l’étude des lettres, rempli de fidélité, et faisant amitié avec tout le monde. Averti par l’exemple de ses prédécesseurs, il se montra, dans ce rang, doux et patient. Il n’avait que l’embarras d’un excessif embonpoint.

La douzième année du règne de Théodoric, Unci-