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DE FRÉDÉGAIRE.

manière des Barbares, par Théodebert. C’est pourquoi les deux rois tinrent à Seltz un plaid où le jugement des Francs devait assigner les limites des deux royaumes. Théodoric s’y rendit avec dix mille soldats, Théodebert s’avança avec une grande armée d’Austrasiens, dans l’intention de lui livrer bataille : Théodoric entouré de toutes parts, contraint et saisi de frayeur, assura l’Alsace à Théodebert par un traité. Il perdit aussi le pays de Sundgau, la Thurgovie et la Champagne qu’il réclamait souvent. Chacun retourna ensuite chez soi.

Dans ce temps les Allemands entrèrent en ennemis dans le pays d’Avenches, situé au-delà du Jura et le ravagèrent. Les comtes Abbelin et Herpin, avec d’autres comtes du pays, marchèrent à la tête d’une armée au devant des Allemands. Les deux armées en vinrent aux mains ; les Allemands vainquirent les gens du pays Transjuran, dont ils massacrèrent et taillèrent en pièces un grand nombre ; ils mirent à feu et à sang la plus grande partie du territoire d’Avenches, et emmenèrent captifs beaucoup d’habitans, après quoi ils retournèrent chez eux chargés de butin.

Théodoric méditait continuellement sur la manière dont il pourrait détruire Théodebert pour se venger de tant d’injures. Cette année Bilichilde fut tuée par Théodebert, qui prit pour femme une jeune fille nommé Theudichilde.

La seizième année de son règne, Théodoric envoya une députation à Clotaire, déclarant qu’il marcherait contre Théodebert, parce qu’il n’était pas son frère, si Clotaire ne prêtait pas à celui-ci son secours, et disant que s’il remportait la victoire