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CHRONIQUE

de Bourgogne, et leur demanda s’ils voulaient créer un autre maire du palais à la place de Warnachaire qui était mort. Mais ils le refusèrent unanimement, disant qu’ils ne voulaient jamais élire de maire du palais, et demandant au roi avec instance la faveur de traiter avec lui.

La quarante-quatrième année de son règne les évêques et tous les grands de son royaume, tant de Neustrie que de Bourgogne, s’étant réunis à Clichy pour le service du roi et de la patrie, un homme, nommé Herménaire, qui était gouverneur du palais de Charibert, fils de Clotaire, fut tué par les serviteurs d’Æginan, seigneur saxon d’origine. Il s’en serait suivi un grand carnage, si la sagesse de Clotaire ne fût intervenue et n’eût mis ses soins à tout réprimer. Æginan se retira par l’ordre de Clotaire sur le Mont-Martre, ayant avec lui un grand nombre de guerriers. Brodulf, oncle de Charibert, ayant rassemblé une troupe, voulait se jeter sur lui avec Charibert. Clotaire ordonna expressément aux barons de la Bourgogne d’écraser avec leurs troupes le parti qui voudrait se soustraire à son jugement : cet ordre du roi pacifia les deux partis.

Clotaire mourut dans la quarante-cinquième année de son règne[1] et fut enseveli dans l’église de Saint-Vincent, dans un faubourg de Paris. Dagobert, apprenant la mort de son père, ordonna à tous les Leudes qui lui étaient soumis en Austrasie de s’assembler en armée ; il envoya des députés en Bourgogne et en Neustrie pour se faire élire roi. Étant venu à Rheims et s’étant approché de Soissons, tous les évêques et

  1. En 628.