Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, 1823.djvu/225

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
219
DE FRÉDÉGAIRE.

inonda tout ce pays de son armée. Les Gascons étant sortis des rochers de leurs montagnes, se préparèrent à la guerre. Le combat s’étant engagé, selon leur coutume lorsqu’ils virent qu’ils allaient être vaincus, ils prirent la fuite et, se réfugiant dans les gorges des Pyrénées, ils se cachèrent dans les rochers inaccessibles de ces montagnes. Les troupes de Chadoinde les ayant poursuivis en firent un grand nombre captifs, en tuèrent beaucoup, et incendiant toutes leurs maisons pillèrent leur argent et leurs biens. Enfin les Gascons vaincus ou soumis demandèrent grâce aux ducs ci-dessus nommés, promettant de se présenter par devant le glorieux roi Dagobert, de se remettre en son pouvoir, et de faire tout ce qu’il leur ordonnerait. Cette armée serait retournée dans son pays sans aucune perte si le duc Arimbert n’eût été, par sa négligence, tué par les Gascons dans la vallée de la Soule avec les seigneurs et les nobles de son armée. L’armée des Francs qui avait passé de Bourgogne en Gascogne, après avoir remporté la victoire, rentra dans son pays.

Dagobert, résidant à Clichy, envoya des députés en Bretagne pour que les Bretons réparassent promptement le mal qu’ils avaient commis et se soumissent à sa domination ; disant qu’autrement l’armée bourguignonne qui avait été en Gascogne, se jetterait aussitôt sur la Bretagne. À cette nouvelle, Judicaël, roi des Bretons, se rendit promptement à Clichy, avec un grand nombre de présens, auprès du roi Dagobert à qui il demanda grâce, et promit de rendre tout ce que ses sujets avaient injustement enlevé aux Leudes des Francs, assurant que lui et son royaume de Bretagne seraient toujours soumis à la domination de Dagobert, et des