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DE FRÉDÉGAIRE.

jusqu’au fleuve de l’Oise et tua à pont Sainte-Maxence les gardes endormis. Ayant traversé l’Oise il fit périr tous ceux de ses ennemis qu’il put trouver. Leudésius maire du palais, prit la fuite avec les trésors du roi, s’échappa ensuite seul du château de Baisiu. Ebroin y étant arrivé s’empara des trésors. Étant ensuite allé à Crécy en Ponthieu, il promit artificieusement fidélité à Leudésius qu’il trompa, l’engageant à se rendre à un plaid où ils se mettraient d’accord et feraient la paix. Mais Ebroin, agissant avec fraude, comme c’était sa coutume, tendit des embûches à Leudésius, le tua, et ayant rétabli le roi Théodoric, il rentra lui-même très-adroitement dans son pouvoir. Ayant fait infliger à l’évêque saint Léger de cruels supplices, il le fit périr par le glaive ; il fit aussi mourir, après divers tourmens, Guérin son frère. Les autres Francs de leur parti, ayant pris la fuite, passèrent la Loire et se réfugièrent en Gascogne ; la plupart condamnés à l’exil ne reparurent jamais[1].

En Austrasie, le duc Wulfoald étant mort, le duc Martin et Pépin, fils d’Anségise noble Franc, étaient en possession du pouvoir[2]. Les rois étant morts[3] et les grands Ebroin, Martin et Pépin se brouillant entre eux, une guerre fut excitée contre Théodoric. Les troupes s’étant avancées à un lieu nommé Loixi, le combat s’engagea avec acharnement et il périt une grande partie des deux armées. Martin et Pépin

  1. Ici s’arrête le premier continuateur de Frédégaire. Le second mérite plus de confiance.
  2. En 680, Pépin dit de Herstall, ou Héristel.
  3. Dagobert II, et peut-être aussi son fils Sigebert.