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DE FRÉDÉGAIRE.

Il s’éleva entre Pépin et Gislemar bien des contestations et des guerres civiles. Gislemar ayant marché à Namur contre l’armée du duc Pépin, prêta un faux serment, et tua un grand nombre de nobles de cette armée[1]. De là étant retourné chez lui, à cause de sa conduite envers son père et de ses autres méchancetés et fourberies, Gislemar, frappé du jugement de Dieu, comme il l’avait mérité, rendit son ame coupable[2]. À sa mort, son père Waradon rentra dans son ancienne dignité.

Dans ce temps l’évêque saint Ouen, plein de vertus, monta vers le Seigneur[3]. Alors aussi mourut Waradon, maire du palais[4]. Il avait une mère noble et sage, nommée Ansflède, dont le gendre Berthaire fut créé maire du palais ; c’était un homme d’une petite taille, de peu d’intelligence, colère et léger, et méprisant souvent l’amitié et les conseils des Francs qui s’en indignèrent. Auderarane, Reule et beaucoup d’autres, abandonnant Berthaire, se lièrent à Pépin par des otages, firent amitié avec lui et soulevèrent le reste de la nation contre Berthaire.

Pépin ayant levé une armée s’avança en ennemi pour faire la guerre au roi Théodoric et à Berthaire. S’étant rencontrés près de la ville de Vermand dans un lieu nommé Testri, ils en vinrent aux mains[5]. Pépin et les Austrasiens l’ayant emporté, le roi Théodoric et Berthaire prirent la fuite. Pépin demeurant vainqueur, les poursuivit et soumit ce pays ; ensuite

  1. En 683.
  2. En 684.
  3. En 685.
  4. En 686.
  5. En 687.