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DE FRÉDÉGAIRE.

en traversant le pays d’Autun. Waïfer lui envoya des députés, demandant qu’on lui rendît Bourges et les autres villes d’Aquitaine que le roi lui avait enlevées, et promettant de se soumettre alors à son pouvoir, ainsi que d’acquitter chaque année les tributs que ses prédécesseurs avaient coutume de payer aux rois des Francs. Mais le roi, par le conseil de ses grands, repoussa avec mépris cette proposition.

L’année suivante[1], ayant convoqué toutes les troupes, soit des Francs, soit des autres nations, qui habitaient dans son royaume, le roi Pépin vint à Orléans, y tint son plaid du champ de mai, pour traiter des affaires publiques, et reçut, des Francs et de ses grands, beaucoup de riches dons. Ensuite, passant de nouveau la Loire, il poussa jusqu’à Agen et ravagea tout le pays. Voyant cela, les grands et le peuple d’Aquitaine, contraints par la nécessité, vinrent en grand nombre le trouver, lui prêtèrent serment et se soumirent à son pouvoir. S’étant ainsi emparé de toute l’Aquitaine, et chargé d’un immense butin, le roi Pépin rentra en France avec ses guerriers, en traversant le pays d’Angoulême et de Périgueux.

L’année suivante[2], le roi, toujours suivi de l’armée des Francs, et passant par Troyes et Auxerre, après s’être arrêté au fort de Gordon, près de Sancerre, traversa la Loire en paix avec sa femme, la reine Bertrade, se rendit à Bourges, et donna l’ordre d’y construire un palais. Il y tint, selon la coutume, le champ de mai, et, après en avoir délibéré avec ses grands, il laissa dans cette ville la reine Bertrade sous la garde

  1. En 766.
  2. En 767.