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VIE DE DAGOBERT Ier.

en possession du royaume. Il prit soin de renouveler les donations que le glorieux roi son père avait faites à l’église des saints martyrs et les confirma par sa signature, ainsi qu’en y faisant apposer son sceau. Mais la quatorzième année de son règne[1], d’après l’avis de quelques hommes, et parce qu’une grande famine se faisait alors sentir, il ordonna qu’on enlevât la couverture de la voûte sous laquelle reposaient les corps de saint Denis et de ses compagnons, et que la piété du roi son père avait fait garnir en dehors de pur argent. C’était, disait-on, pour venir au secours des pauvres, des affamés et des pèlerins. Clovis ordonna à l’abbé Ægulf qui gouvernait alors ce monastère d’exécuter cette œuvre fidèlement et avec la crainte de Dieu, sans rien redouter de la part de son évêque, car le monastère, à ce qu’il paraît, était encore alors soumis à l’autorité de l’évêque de Paris, ni de la part de tout autre homme.

Dans la suite, la seizième année de son règne[2], le roi Clovis convoqua à Clichy les évêques avec les grands du royaume ; et là, revêtu, selon l’usage, du bandeau royal, après avoir traité de diverses affaires importantes à l’État, et pour lesquelles il avait réuni cette assemblée, il dit, comme poussé par la volonté de Dieu : « Il faut que, suivant l’exemple de mon père, nous montrions aux églises des Saints un juste respect, afin qu’au jour du péril ils nous servent de patrons et de défenseurs contre les invisibles ennemis. Vous donc saints évêques, et vous grands de notre royaume et de notre palais, écoutez d’une

  1. En 651.
  2. En 653.