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VIE DE PEPIN-LE-VIEUX.

unanime réunis à Sigebert, Pépin et Chunibert liés déjà d’une amitié mutuelle, et qui récemment s’étaient engagés à conserver à jamais entre eux une solide alliance, attirèrent à eux, par prudence et douceur, tous les Leudes d’Austrasie, et gouvernèrent bénignement. » Et ensuite : « L’évêque Chunibert et Pépin, maire du palais, envoyés par Sigebert, vinrent à la ville de Compiègne, où par l’ordre de Nantéchilde et de Clovis, le trésor du roi Dagobert fut présenté devant eux et partagé également. Chunibert et Pépin firent conduire à Metz la part de Sigebert ; elle fut présentée à Sigebert, qui en fit faire l’inventaire. » Enfin l’historien finit en ces termes l’éloge de cette très-louable et très-honorable vie : « Après la révolution des années, Pépin mourut, et ce ne fut pas une petite douleur que celle qui naquit de sa mort dans toute l’Austrasie, parce qu’il lui était cher, à cause de son amour pour la justice et de sa vertu. » Quels témoignages pourrait-on désirer de plus de son habileté, de sa puissance et de sa vertu ? Maintenant que nous avons rapporté ces choses et la vie du très-illustre duc Pépin, nous en redirons aussi quelque peu de sa femme et de ses enfans et petits enfans.

Sa femme Itta[1] était issue d’une famille des plus nobles d’Aquitaine, comme nous le savons certainement par le transport qui nous a été fait de ses propriétés, que posséda notre église tant que fleurit la paix, et dont nos collecteurs avaient coutume d’apporter chaque année de fortes sommes d’argent. Mais les désordres des guerres devenant plus violens,

  1. Ou Ideberge.