Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, 1823.djvu/44

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de la maison épiscopale ; et chaque jour, en pleurant, il répétait aux fils de Gontran, qu’il avait avec lui : « C’est en haine de moi qu’on vous a laissés orphelins. » Dévoré, comme nous l’avons dit, par ce souvenir, accablé d’un cruel déplaisir, et de plus consumé par une excessive diète, il mourut et fut déposé dans le tombeauxxviii. Buciovald, son vicaire, concourut pour son épiscopat, mais ne put l’obtenir. L’autorité royale, d’accord avec l’élection des citoyens, porta au sacerdoce Charimer, référendaire, et mit de côté l’abbé Buciovald. Il passait pour orgueilleux, et, à cause de cela, plusieurs lui donnaient le nom de Bucccus validus (trompette sonore fort parleur). Licérius, évêque d’Arles, mourut aussi et, par la protection de l’évêque Siagrius, Virgilexxix [Virgilius], vicaire d’Autun, fut mis à sa place.

En ce temps mourut aussi Deutère, évêque de Vannes, à la place duquel on nomma Fronime. Ce Fronime était natif de la ville de Bourges ; mais, je ne sais pourquoi, il s’était rendu en Septimanie. Après la mort du roi Athanagild, il fut magnifiquement reçu par son successeur Liuva, et sacré évêque de la ville d’Agde. Mais, après la mort de Liuva, son successeur, Leuvigild, ayant marché dans les voies iniques de l’hérésie, lorsqu’Ingonde, fille du roi Sigebert, eut été, comme nous l’avons dit, mariée en Espagne, on fit entendre à Leuvigild que l’évêque lui donnait des conseils pour empêcher qu’elle ne se laissât infecter du venin des croyances hérétiques ; et, à cause de cela, il lui dressa des piéges dangereux, afin de le chasser de son évêché ; mais, ne trouvant pas moyen de le faire tomber dans ses lacs,