Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, 1823.djvu/61

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projets, Sumnégésile, comte des écuries, Gallomagne, référendaire, et Droctulf, qui avait été donné à Septimine pour l’aider à soigner les enfants du roi. Septimine et Droctulf furent saisis et sur-le-champ étendus entre des poteaux, où ils furent violemment frappés de coups. Alors Septimine avoua que, par amour pour Droctulf, dont elle était la prostituée, elle avait fait périr son mari Jovius, au moyen de maléfices. Elle avoua aussi tout ce que nous avons rapporté plus haut, et nomma, pour être entrés dans le projet, tous ceux dont nous avons parlé. On alla sur-le-champ pour les prendre ; mais, effrayés par leur conscience, ils avaient cherché leur refuge dans l’enceinte des églises. Le roi alla lui-même vers eux et leur dit : « Sortez pour qu’on vous juge, afin que nous sachions si les choses dont on vous accuse sont vraies ou fausses. Car je pense que vous ne vous seriez pas sauvés dans cette église, si vous n’aviez pas été effrayés par votre conscience. Cependant, recevez la promesse que la vie vous sera laissée, quand même on vous trouverait coupables ; car nous sommes chrétiens, et il n’est pas permis de punir les criminels qu’on a tirés de l’église. » Ils furent conduits hors de l’église, et vinrent avec le roi pour être jugés. Ayant été examinés sur l’accusation, ils réclamèrent et dirent : « Septimine et Droctulf nous avaient déclaré ce projet, mais nous nous y sommes refusés avec exécration, et n’avons jamais voulu consentir à ce crime. » Et le roi dit : « Si vous n’y aviez donné aucun consentement, vous l’eussiez fait parvenir à notre oreille ; et n’est-il donc pas vrai que vous y avez prêté votre