Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, 1823.djvu/97

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il commença à négliger sa femme, et lorsqu’en quittant ses concubines il retournait vers elle, souvent il lui faisait souffrir beaucoup de mauvais traitemens. Ses crimes nombreux lui avaient fait contracter beaucoup de dettes, et, pour les payer, il détournait souvent les bijoux et l’or de sa femme. Tandis que celle-ci vivait dans cette infortune, et dépouillée, dans la maison de son mari, des honneurs dont elle avait joui, Eulalius alla vers le roi, et il arriva que Virus, son neveu, eut pour Tétradie des désirs d’amour, et comme il avait perdu sa femme, il voulut la prendre en mariage ; mais, craignant l’inimitié de son oncle, il l’envoya au duc Didier, dans l’intention de l’épouser ensuite. Tétradie ayant emporté avec elle de ce qui appartenait à son mari, tant en or qu’en argent et en vêtemens, tout ce qu’il était possible de déplacer, s’en alla, emmenant avec elle son fils aîné, et en laissant dans la maison un autre plus jeune. Eulalius, revenant de son voyage, apprit ce qui lui était arrivé, et, lorsque son premier chagrin fut un peu apaisé, il courut sur son neveu Virus, et le tua dans les défilés des vallées de l’Auvergne. Didier, qui lui-même avait dernièrement perdu sa femme, apprenant que Virus avait été tué, prit en mariage Tétradie. Eulalius enleva une religieuse du monastère de Lyon et l’épousa ; mais ses concubines, excitées à ce qu’on assure par la jalousie, lui ôtèrent le sens par le moyen de maléfices. Longtemps après Eulalius chercha secrètement Eymeri, cousin de cette fille, et le tua. Il tua de même Socrate, que son père avait eu d’une concubine, et fît beaucoup d’autres crimes qu’il serait trop long de raconter. Son fils