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SUR GRÉGOIRE DE TOURS.

romaines n’avaient pas encore perdu tout souvenir d’un temps, non plus heureux pour le peuple en général, mais moins barbare, et qui laissait quelque éclat aux anciennes grandeurs ; elles mettaient encore du prix à la science, aux lettres, à la gloire polie et humaine. L’Église seule leur offrait quelques moyens d’y parvenir. Le jeune Grégoire fut confié aux soins de son oncle S. Gal, alors évêque d’Auvergne ; son grand oncle, S. Nicet, évêque de Lyon, s’occupa aussi de ses progrès et de son avenir. S. Avite, successeur de S. Gal, lui porta la même affection. S. Odon, abbé de Cluni, au dixième siècle, et qui a écrit sa vie, raconte avec complaisance les marques de dévotion fervente que donnait Grégoire encore enfant, et les miracles opérés en faveur de sa santé sur le tombeau de S. Hillide. Mais il semble que la guérison ne fut jamais que momentanée ; car, dans un nouvel accès de maladie, le jeune homme, déjà ordonné diacre, se fit transporter à Tours, sur le tombeau de S. Martin, alors la gloire des Gaules et l’objet de sa vénération particulière. Dans ce voyage, les citoyens de Tours le prirent en grande estime ; son esprit était animé, son caractère doux, son instruction plus étendue que celle de la plupart des prêtres,