Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, Tome 1, 1823.djvu/180

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prêtre depuis vingt, ans. Que me reste-t-il donc à faire sinon à recevoir l’épiscopat, récompense de fidèles et bons services ? Retournez dans vos cités, et occupez vous de ce qui vous touche ; quant à moi, j’acquerrai la dignité épiscopale selon les règles canoniques vii. » À ces mots, les évêques se retirèrent, détestant le vain orgueil de cet homme.

Élu donc évêque avec le consentement des clercs, Caton, avant d’avoir été ordonné, exerça toute l’autorité, et menaça de diverses manières l’archidiacre Cautin, lui disant : « Je te chasserai, je t’humilierai, je te ferai souffrir mille morts. » Celui-ci lui répondit : « Mon pieux seigneur, je désire obtenir ta faveur, et si j’y parviens, je te rendrai un service ; sans fatigue de ta part, sans fraude de la mienne, j’irai trouver le roi, et j’obtiendrai pour toi l’épiscopat, ne demandant que tes bonnes grâces pour récompense. » Mais Caton, soupçonnant qu’il voulait le tromper, repoussa avec dédain sa proposition. Alors Cautin se voyant abaissé et en butte à la calomnie, feignit une maladie, et sortant de la ville pendant la nuit, il alla trouver le roi Théodebald, à qui il annonça la mort de saint Gal. Sur cette nouvelle le roi et ceux qui étaient auprès de lui convoquèrent à Metz les évêques, et l’archidiacre Cautin fut ordonné évêque d’Auvergne. Il était déjà évêque quand arrivèrent les clercs, messagers du prêtre Caton. Le roi les mit au pouvoir de Cautin, ainsi que tous les biens de l’Église ; on désigna les évêques et les serviteurs qui devaient l’accompagner, et il prit le chemin de l’Auvergne. Il fut reçu avec plaisir par les clercs et les citoyens, et devint leur évêque. Mais bientôt s’élevè-