Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, Tome 1, 1823.djvu/195

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cun moyen de se sauver[1] [I Thessaloniciens, 5, 2-3]. » Dieu dit aussi par l’organe de l’Évangile : « Quiconque entend ces paroles que je dis et ne les pratique point, il est semblable à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable ; et lorsque la pluie est tombée, que les fleuves se sont débordés, que les vents ont soufflé et sont venus fondre sur cette maison, elle a été renversée, et la ruine en a été grande[2] [Mathieu, 7, 26-27]. »

Chramne fut reçu dans la basilique par le susdit évêque, il y mangea le pain, puis se rendit prés de Childebert. Cependant on ne lui permit pas d’entrer dans les murs de Dijon.

Pendant ce temps le roi Clotaire combattait vaillamment contre les Saxons, car les Saxons, excités, à ce qu’on dit, par Childebert, et irrités, depuis l’année précédente, contre les Francs, étaient sortis de leur pays et venus en France où ils arrivèrent jusqu’à la ville de Deutz[3] [près de Cologne], pillant et causant beaucoup de très grands maux.

Dans ce temps, Chramne, après avoir épousé la fille de Wiliachaire xvii, vint à Paris et s’unit de foi et d’amitié avec le roi Childebert, jurant à son père une inimitié implacable. Pendant que Clotaire combattait contre les Saxons, le roi Childebert entra dans la Champagne Rémoise et arriva jusqu’à la ville de Reims, dévastant tout par le pillage et l’incendie. On lui avait dit que son frère avait été tué par les Saxons, et pensant se rendre maître de tout son royaume, il envahit tous les lieux où il put arriver.

Le duc Austrapius, craignant la poursuite de

  1. 1re Épît. de S. Paul aux thessaloniciens, chap. 5, v. 2, 3.
  2. Évang. sel. S. Math. chap. 7, v. 26, 27.
  3. Près de Cologne