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saints monastères. Sur son rivage est bâtie une ville nommée Babylone, mais qui n’est pas cette Babylone dont nous avons parlé plus haut[1] xvii. Joseph y fit construire des greniers d’un travail étonnant, et bâtis en pierres carrées et en moellons. Ils sont spacieux dans le bas et resserrés dans le haut, de telle sorte qu’on y jette les grains par un petit trou. On voit encore aujourd’hui ces greniers[2] xviii. Ce fut de cette ville que le roi partit avec une armée de guerriers en char, et un grand nombre de fantassins pour poursuivre les hébreux. Le fleuve ci-dessus nommé, venant de l’orient, va se jeter à l’occident dans la Mer Rouge xix. À l’occident, s’avance un étang ou un bras de la Mer Rouge qui va contre l’orient, et a environ cinquante milles de long et dix-huit de large. À l’extrémité de cet étang, une ville, nommée Clysma xx, a été bâtie non en raison de la fertilité du lieu, car il n’en est pas de plus stérile, mais à cause du port. Les vaisseaux qui arrivent de l’Inde s’y arrêtent à cause de la commodité de ce port. Les Hébreux ayant marché par le désert vers cet étang, s’avancèrent jusqu’à la mer, et, ayant trouvé de l’eau douce sur le rivage, ils y établirent leur camp. Ils s’arrêtèrent dans ce lieu resserré entre le désert et la mer, comme le rapporte l’Écriture : Pharaon, apprenant qu’ils étaient embarrassés en des lieux étroits et renfermés par le désert[3] xxi, et qu’ils n’avaient aucun chemin pour s’échapper, marcha vers eux pour les poursuivre. À son approche, le peuple s’adressa à grands cris à Moïse. Celui-ci, par l’ordre de Dieu, ayant étendu

  1. C’est le Caire
  2. Grégoire de Tours veut parler sans doute des Pyramides.
  3. Exode, chap. 14, v.3.