Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, Tome 1, 1823.djvu/355

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jours-là, le roi Leuvigild [Leuvichild] était à la tête de son armée, en guerre contre son fils Erménégild, à qui il prit la ville de Mérida. Nous avons déjà fait connaître comment Erménégild s’était allié avec les généraux de l’empereur Tibère. Les envoyés, retardés par cette cause, furent plus longtemps à revenir. Quand je les vis, je m’empressai de leur demander si le peu de Chrétiens demeurés en ce lieu étaient encore fervents dans la foi du Christ. À quoi Ansovald me répondit : « Les Chrétiens qui habitent l’Espagne conservent la pureté de la foi catholique ; mais le roi s’efforce de les troubler par une nouvelle ruse : il feint artificieusement de prier aux sépulcres des martyrs et dans les églises de notre religion ; car, dit-il, j’ai connu clairement que le Christ, fils de Dieu, est égal à son Père ; mais je ne crois point du tout que le Saint-Esprit soit Dieu, car cela ne se trouve dans aucune des divines Écritures. — Bon Dieu, bon Dieu ! quel précepte impie ! quelle doctrine empoisonnée ! quelle opinion perverse ! Où Dieu a-t-il dit : Dieu est Esprit[1] ? Où donc voit-on que Pierre a dit à Ananie : comment vous êtes-vous ainsi accordés ensemble pour tenter l’esprit du Seigneur ? ce n’est pas aux hommes que vous avez menti, mais à

    celle des Bourguignons (tit. 34), et attesté, dans les premiers siècles de l’Europe moderne, par une multitude de faits, se retrouve chez presque tous les peuples barbares ou sauvages d’Asie, d’Afrique et d’Amérique ; il indique partout la condition, sinon servile, du moins faible et méprisée, des femmes qui sont achetées par leur mari comme un esclave ou une tête de bétail. Dès qu’on le voit disparaître et que la femme commence à apporter une dot dans la maison où elle entre, on peut être assuré que la condition des femmes s’améliore.

  1. Év. sel. S. Jean chap. 4, v. 24.