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LIVRE SEPTIÈME


Quoique notre dessein soit de poursuivre l’histoire où nous l’avons laissée dans les livres précédents, la piété réclame cependant auparavant quelques mots sur la mort de l’évêque saint Sauve[1] arrivée, il est hors de doute, pendant cette année[2]. Ayant vécu longtemps, comme il avait coutume de le raconter lui-même, au milieu des habitudes du monde, il s’était mêlé des affaires terrestres avec les puissants du siècle, mais sans se laisser engager aux passions où sont entraînés d’ordinaire les esprits des jeunes gens. Dès que le souffle de l’esprit divin se fut fait sentir au plus profond de ses entrailles, abandonnant les rangs de la milice mondaine, il se retira dans un monastère ; dévoué à Dieu, il comprit qu’il valait mieux être pauvre avec la crainte du Seigneur, que de rechercher les avantages d’un siècle pervers. Dans ce monastère il fut longtemps soumis aux règles instituées par les pères. Étant parvenu à une plus grande force d’esprit et d’âge, à la mort de l’abbé supérieur de ce monastère, il entreprit le soin de paître le troupeau, et lui qui, pour diriger ses frères, semblait de-

  1. Salvius Évêque d’Alby.
  2. En 584.