Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, Tome 1, 1823.djvu/41

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pandirent sur le monde entier, et un grand nombre d’hommes, s’étant convertis avec gémissement, confessèrent Jésus fils de Dieu.

Joseph, qui avait embaumé d’aromates le corps de Jésus et l’avait renfermé dans son tombeau, fut arrêté et mis dans une prison xxxi, où il fut gardé par les chefs mêmes des prêtres, qui, comme on le voit par les rapports que Pilate envoya à l’empereur Tibère, l’avaient en plus grande haine que le Seigneur lui-même, puisqu’il fut gardé par des prêtres, tandis que Jésus ne l’avait été que par des soldats. À la résurrection du Seigneur, une vision d’anges ayant effrayé les gardes qui ne le trouvaient plus dans le tombeau, pendant la nuit les murs de la prison qui renfermait Joseph furent enlevés en l’air, et un ange, après avoir délivré le prisonnier, remit les murs à leur place. Comme les pontifes faisaient des reproches aux gardes et leur redemandaient vivement le corps tous les soldats leur dirent : « Rendez vous-même Joseph, et nous rendrons le Christ. Mais, pour que vous sachiez la vérité, vous ne pouvez rendre le bienfaiteur de Dieu, ni nous le fils de Dieu. » Les prêtres ayant été couverts de confusion, les soldats furent acquittés sur cette excuse.

On rapporte que l’apôtre Jacques, ayant vu le Seigneur mort sur la croix, protesta et jura qu’il ne mangerait jamais de pain s’il ne voyait le Seigneur ressuscité. Enfin, le troisième jour, le Seigneur, revenant échappé avec triomphe au séjour des morts, se montra à Jacques et lui dit : « Lève-toi, Jacques, et mange, parce que je suis ressuscité des morts. » C’est ici Jacques le Juste qu’on nomme le frère du Seigneur,