Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, Tome 1, 1823.djvu/43

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nombre croient qu’il était manichéen, d’après ce qu’on lit dans l’Évangile : Quelques-uns vinrent dire à Jésus ce qui s’était passé touchant les Galiléens dont Pilate avait mêlé le sang avec celui de leurs sacrifices[1] xxxiii.

De même le roi Hérode, ayant tourmenté les apôtres du Seigneur, fut frappé pour tant de crimes du jugement de Dieu ; son corps enfla, se remplit de vers xxxiv, et, ayant pris un couteau pour se délivrer de son mal, il s’en frappa de sa propre main.

Sous le règne de Claude, quatrième empereur depuis Auguste, le bienheureux apôtre Pierre se rendit à Rome où, faisant des prédications, il prouva clairement, par un grand nombre de miracles, que le Christ était fils de Dieu. C’est dans ce temps que les chrétiens commencèrent à paraître à Rome. Comme le nom du Christ se répandait de plus en plus parmi les peuples, la haine du vieux serpent se ralluma, et une cruelle méchanceté s’insinua dans le cœur de l’empereur ; car ce Néron, vain et superbe, confondant dans ses débauches les hommes et les femmes, amant infâme de sa mère, de sa sœur et de ses plus proches parentes, pour combler la mesure de sa méchanceté, excita le premier une persécution contre les chrétiens. Il avait avec lui un homme appelé Simon le Mauricien, rempli de méchanceté, et savant dans tous les arts de la magie. Celui-ci ayant été vaincu par les apôtres du Seigneur Pierre et Paul, Néron, irrité contre eux de ce qu’ils prêchaient le Christ fils de Dieu, et refusaient avec mépris d’adorer les idoles, ordonna qu’on fit mourir Pierre sur la croix et Paul par le glaive. Une sédition s’étant élevée contre lui, il essaya de se sauver, et se

  1. Évang. sel. S. Luc, chap. 13, v. 1.