Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, Tome 1, 1823.djvu/447

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Le serviteur étant venu, un de ceux qui étaient invités tira son épée et ne craignit pas de l’en frapper, aussitôt le malheureux tomba et mourut. Sichaire, qui entretenait amitié avec le prêtre, ayant appris que son serviteur avait été tué, saisit des armes et gagna l’église, attendant Austrégisile qui, à la nouvelle de ces choses, s’arma et marcha contre lui. Les deux partis en vinrent aux mains avec fureur ; Sichaire arraché d’entre les clercs, se sauva dans sa métairie, abandonnant, dans la maison du prêtre, quatre serviteurs blessés, ainsi que de l’argent et des vêtements. Après sa fuite, Austrégisile l’attaqua de nouveau, tua les serviteurs et enleva l’or et l’argent avec tout le reste. Ils furent cités ensuite pour être jugés par les citoyens, et on ordonna qu’Austrégisile, qui était homicide et qui, après avoir tué les serviteur, avait pillé les biens, serait condamné aux termes de la loi. Peu de jours après que le plaid eut été commencé, Sichaire, ayant appris que tout ce qu’Austrégisile avait enlevé était gardé chez Annon son fils et chez son frère Eberulf, laissa là le plaid, se réunit à Audin pour exciter une émeute, et pendant la nuit se précipita sur eux avec des hommes armés. Ayant brisé la demeure dans laquelle ils dormaient, ils massacrèrent le père, le fils et le frère, et emmenèrent leurs troupeaux après avoir tué les esclaves. À cette nouvelle, vivement affligés, nous envoyâmes vers eux une députation accompagnée d’un juge pour leur dire de venir en notre présence, et de s’en retourner en paix après avoir reçu une composition pour que les querelles ne se multipliassent pas davantage. Lorsqu’ils furent venus et que les citoyens furent ras-