Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, Tome 1, 1823.djvu/76

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temps que son règne. Ainsi tomba le royaume des Vandales[1] xii.

Dans ce temps un grand nombre d’hérésies infestaient les églises de Dieu ; la vengeance divine en frappa plusieurs ; car Athanaric, roi des Goths, exerça une grande persécution. Il tuait par le glaive beaucoup de Chrétiens, après leur avoir infligé divers tourmens, et il en faisait mourir quelques-uns condamnés à l’exil, par la faim et différens supplices ; d’où il arriva par un effrayant jugement de Dieu, qu’en punition de l’effusion du sang des justes, il fut chassé de son royaume, et que celui qui avait envahi les églises de Dieu fut exilé de son pays. Mais maintenant retournons à des choses antérieures.

Le bruit s’était répandu que les Huns voulaient faire une irruption dans les Gaules. Il y avait en ce temps dans la ville de Tongres un évêque d’une très grande sainteté, nommé Aravatius xiii. Adonné aux veilles et aux jeûnes, souvent baigné d’une pluie de larmes, il suppliait la miséricorde de Dieu de ne pas permettre l’entrée des Gaules à cette nation incrédule, et toujours indigne de lui. Mais ayant été averti par inspiration qu’à cause des fautes du peuple, ce qu’il demandait ne lui serait pas accordé, il résolut de gagner la ville de Rome, afin que la protection des mérites apostoliques, unie à ses prières, lui obtînt plus facilement ce qu’il demandait

  1. Hilderic ne succéda point immédiatement à son père Humeric ; après la mort de celui-ci, Guntamund, le plus âgé des princes du sang royal, fut roi des Vandales. À Guntamund succéda Thrasamund, et Hilderic ne devint roi qu’après ce dernier, en 523 ; il mourut en 530. Son successeur, Gelimer, ou Gelesimer, ou Childimer, fut vaincu et détrôné par Bélisaire, l’année même de son élévation au trône.