Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, Tome 1, 1823.djvu/87

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reçu des otages, selon la coutume, le général romain se retira à Trèves pour y passer l’hiver. » Comme il les appelle royaux[1] xxvii, nous ne savons s’ils étaient rois ou s’ils en tenaient la place. Le même historien, rapportant la situation critique de l’empereur Valentinien, ajoute : « Pendant que divers événemens se passaient dans la Thrace, en Orient, l’état des affaires était troublé dans la Gaule. Le prince Valentinien, renfermé à Vienne dans l’intérieur de son palais, et presque réduit au-dessous de la condition de simple particulier, le soin des affaires militaires était livré à des satellites Francs, et les affaires civiles étaient passées entre les mains de la faction d’Arbogaste. Parmi tous les soldats engagés dans la milice, on n’en trouvait aucun qui osât obéir aux ordres ou aux discours particuliers du prince. »

Il rapporte ensuite que, « dans la même année, Arbogaste xxviii, poursuivant Sunnon et Marcomer, petits rois francs, avec une haine de barbare, se rendit à Cologne dans la plus grande rigueur de l’hiver, pensant qu’il pénétrerait facilement dans les retraites des Francs, et y mettrait le feu lorsqu’ils ne pourraient plus se cacher en embuscade dans les forêts dépouillées de feuilles et arides. Ayant donc rassemblé une armée, il passa le Rhin, et ravagea le pays des Bructères xxix, qui sont le plus prés de la rive, et un village habité par les Chamaniens xxx, sans que personne se présentât, si ce n’est quelques Amp-

  1. Le texte porte en effet : Francorum regalibus, et non pas regibus. Mais il y a tout lieu de croire que, par regalibus, Sulpice Alexandre entendait simplement regibus.