Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, Tome 1, 1823.djvu/93

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est en dedans sans âme et sans vie ; mais le Seigneur habite dans son temple saint : que toute la terre demeure en silence devant lui[1]. » Un autre prophète dit : « Que les dieux qui n’ont point fait le ciel et la terre périssent sous le ciel, et soient exterminés de la terre[2] xlix. » De même dans un autre endroit : « Car voici ce que dit le Seigneur qui a créé les cieux, le Dieu qui a créé la terre et qui l’a formée, qui lui adonné l’être, et qui ne l’a pas créée en vain, mais qui l’a formée afin qu’elle fût habitée : Je suis le Seigneur, c’est là le nom qui m’est propre, je ne donnerai pas ma gloire ni les hommages qui me sont dus à des idoles[3] l. » Et ailleurs : « Y a-t-il quelqu’un parmi les faux dieux des nations qui fasse pleuvoir[4] li ? » Et il dit encore, par la bouche d’Isaïe [44, 6-20] : « Je suis le premier et je suis le dernier ; y a-t-il donc quelqu’autre Dieu que moi, et un créateur que je ne connaisse pas ? Tous ces artisans d’idoles ne sont rien ; leurs ouvrages les plus estimés ne leur serviront de rien ; ils sont eux-mêmes témoins de leur confusion, que leurs idoles ne voient point et ne comprennent rien. Comment donc un homme est-il assez insensé pour vouloir former un Dieu, et pour jeter en fonte une statue qui n’est bonne à rien ? Tous ceux qui ont part à cet ouvrage seront confondus ; car tous ces artisans ne sont que des hommes. Le forgeron travaille avec sa lime, il met le fer dans le feu et le bat avec le marteau pour en former une idole ; il y emploie toute la

  1. Habacuc, chap. 2, v. 18,19, 20.
  2. Jérémie, chap. 10, v. 11.
  3. Isaïe, chap. 45, v. 18 ; chap. 42, v. 8.
  4. Jérémie, chap. 14, v. 22.