La tête me tourne.
En t’appuyant des genoux, laisse-toi couler doucement entre les parois de la gorge, tu tomberas sur du sable, tu te relèveras vite… Avance donc, regarde !
S’il descend, je lui tords le cou !
Tu courras après eux, tu ramasseras le poignard, tu prendras ton élan ; de la main gauche t’accrochant à la queue du chameau, tu sauteras sur sa croupe, et de la droite, sous l’omoplate, un seul coup… à l’autre ! à l’autre ! à l’autre !
Pourquoi la curiosité m’a-t-elle poussé là ? quand donc serai-je tranquille ? Je ne puis vivre une minute sans perdre mon âme ; j’ai dans la tête comme des miasmes de vin, des senteurs de femme, des bruits de métal ; toutes les impuretés, toutes les folies, toutes les cupidités me remplissent, me torturent… En prières donc, misérable !
Comment ? tout à l’heure cependant… Ah ! n’importe ! ceci du moins ne m’échappera pas !
Quel rêve ! j’en ai le cœur malade !
J’étais au bord d’un étang ; je me suis approché pour boire, car j’avais soif ; l’onde aussitôt s’est changée en lavure de vaisselle, j’y suis entré jusqu’au ventre. Alors une exhalaison tiède, comme celle d’un soupirail de cuisine, a poussé vers moi des