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APPENDICE.

nemi loyal. S’il s’agit de sujets du capteur, repris après avoir déserté leur drapeau, il est clair qu’ils doivent être punis. Il en est de même s’il s’agit de sujets de l’ennemi, coupables d’avoir violé les lois de la guerre, et ne pouvant plus les invoquer en leur faveur. Mais on ne doit appliquer, aux uns comme aux autres, que les peines édictées dans les codes militaires, et cela en suivant les formes judiciaires en usage dans chaque pays ; il faut que l’accusé puisse se défendre, et que l’autorité ou le tribunal compétent statue sur son sort. Telle est la procédure que l’on devrait substituer aux représailles. Combien l’humanité n’aurait-elle pas à gagner à ce que ceux qui violent les lois de la bonne guerre, fussent jugés comme criminels, dès que l’action de la justice pourrait s’exercer contre eux[1]! »

Pour hâter l’accomplissement des vœux de M. le docteur Landa, une Convention internationale devrait régler la conduite à tenir dans ces circonstances, de manière à concilier les usages et les besoins de la guerre avec les exigences de l’humanité. Le progrès, sans cela, ne se réalisera que lentement, et l’épée de Da-

  1. Landa, ouvrage cité, 93 à 97.