Page:Guttinguer - Dernier Amour, 1852.djvu/14

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Naïve, elle disait, s’asseyant près de lui :
« Je ne t’aime pas trop, mon amour, aujourd’hui.
— Pourquoi ? que t’ai-je fait ? — Je ne sais, disait-elle,
J’ai pensé tristement, je me sens criminelle,
Je fais mal, cet amour peut-être est mon malheur,
Et s’il me rend heureuse, il trouble bien mon cœur ;
Je n’ai plus de repos, toujours crainte nouvelle,
J’ai rêvé cette nuit que je n’étais plus belle…
Que sais-je ? le fait est que je t’aime bien peu,
Ce matin ! » Et l’amant souriait à l’aveu
Dépourvu d’artifice, et, lisant dans cette âme
D’enfant, par un baiser il ranimait la flamme
Qu’elle croyait éteinte ! Alors, tout triomphant :
« Tu vois bien, disait-il, que tu m’aimes autant. »


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