Page:Guy de Maupassant - Une vie.djvu/241

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

pas devant lui ; ils se tenaient par la taille, et marchaient en s’embrassant dans un ravin rempli de pierres.

L’abbé cria : « Voulez-vous bien finir, manants que vous êtes ! »

Et le gars, s’étant retourné, lui répondit : « Mêlez-vous d’vos affaires, m’sieu l’curé ; celles-là n’ vous r’gardent pas. »

Alors l’abbé ramassa des cailloux et les leur jeta comme on fait aux chiens.

Ils s’enfuirent en riant tous deux ; et, le dimanche suivant, il les dénonça par leurs noms, en pleine église.

Tous les garçons du pays cessèrent d’aller aux offices.

Le curé dînait au château tous les jeudis, et venait souvent en semaine causer avec sa pénitente. Elle s’exaltait comme lui, discutait sur les choses immaté-