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FORME PASSIVE DU TEMPS

une intensité qui la rapproche au regard de la conscience, alors même qu’elle est la plus éloignée dans le temps.

Nous avons déterminé tout ce qui, dans le temps, n’est pas le changement même saisi sur le fait, ou ce que nous avons appelé le lit du temps par opposition à son cours. Reste à faire courir et couler le temps dans la conscience ; il faut que, dans ce lit tout prêt fourni par l’imagination, quelque chose d’actif et de mouvant se produise pour la conscience. Jusqu’à présent nous avons fait de la pensée quelque chose de tout passif, où vient se refléter une variété d’objets ayant des degrés divers, avec des résidus disposés en un ordre d’accroissement ou de décroissance, le tout en quelque sorte fixé ; essayons maintenant de montrer la part de l’activité, de la réaction cérébrale et mentale.