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Page:Guyot-Jomard - Manuel breton-francais, 1863.djvu/171

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Mes yeux cherchaient la lande
Le bois vert et la fleur du genêt.
Mon cœur est.
Je ne voyais plus les braies
Que nous ont conserves nos pères.
Mon cœur est.
Je n’entendais plus la cornemuse
Ni le barde averses chansons.
Mon cœur est.
Jusqu’à ce que ne finisse ma vie
Je demeurerai en Bretagne, si Dieu le veut.
Mon cœur est.
Je veux vivre dans la maison de mon père,
Je ne suis liien que là.
Mon cœur est.
Je veux aussi m’asseoir sous les arbres
Qui l’ont aussi ombragé.
Mon cœur est.
Je veux traverser la douce mer
Qu’a sillonnée sa vieille petite barque.
Mon cœur est.
Sur toute chose, je veux prier Dieu
Avec vous, mes compatriotes, gens pleins de foi.
Mon cœur est.
Je veux, comme vous, sur mes genoux,
Prier pour les miens au cimetière.
Mon cœur est.
Je réciterai avec vous des prières
Dans une église noircie par les ans.
Mon cœur est.
Je veux être enterré en Bretagne
Et être placé près de ma pauvre mère.
Mon cœur est
Avec mon pays
Oh ! oui, toujours il sera.

(Extrait d’un recueil de poésies bretonnes, Dieu et mon pays, de M. l’abbé Le Joujbioux.)