Page:Guyot - La Tyrannie Socialiste.djvu/184

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orthodoxie ni hérésie sociales ; je n’appelle pas le bras séculier à mon aide pour extirper les mauvaises doctrines ; je n’appelle que la lumière.

Mais je me demande pourquoi les socialistes envoient des députés au parlement et pourquoi ceux-ci se montrent si ardents à déposer, défendre, faire voter des propositions de loi de la nature de celles que nous venons d’analyser, quand leurs amis affectent le mépris de toutes les lois qui leur déplaisent.

Ce n’est vraiment pas la peine que M. Bovier-Lapierre et ses amis perdent leur temps et leurs efforts à faire une mauvaise loi pour assurer l’inamovibilité aux membres des syndicats, puisque les réunions qui viennent d’avoir lieu (mai et juin 1893) à la Bourse du travail ont affirmé le mépris des syndiqués pour la loi de 1884 et ont injurié le ministre qui leur rappelait l’existence de la loi.

Auraient-ils voulu qu’on appliquât la loi Bovier-Lapierre contre les patrons, au profit des membres des syndicats qui n’auraient pas voulu s’astreindre à la loi de 1884 ?

Nous voyons, tous les jours, cette manière de comprendre la légalité au Conseil des prud’hommes. Certains prud’hommes ouvriers ont un mandat impératif de condamner toujours les patrons : et comme le dit dans une lettre du 14 juin 1893, M. Graillat, président du Conseil des prud’hommes (produits chimiques) : « Élu d’un comité et ayant un programme, desquels je relève rigoureusement et qui seuls me dictent ma conduite », ils ne jugent pas d’après les faits de la cause, mais d’après les engagements qu’ils ont pris.

Un garçon coiffeur, d’une catégorie supérieure à