Page:Guyot - La Tyrannie Socialiste.djvu/78

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ceci est une toute autre question qui n’a de rapport avec la production que le poids dont elle la charge. Elle est en dehors de la fixation du taux des salaires.

Le socialiste. — C’est pour cela qu’il faut le supprimer. Pour les vrais socialistes, pas de doute sur ce point. Karl Marx l’a prouvé. La suppression du salaire ! Tant qu’elle ne sera pas obtenue, il n’y a rien de fait !

L’économiste. — Eh bien ! tes amis et toi, vous travaillez parfaitement, en ce moment, à cette suppression et vous y arriverez certainement, mais d’une autre manière que tu ne l’imagines.

En attendant le grand bouleversement final, le patron doit s’attendre tous les jours à voir la législation intervenir dans ses affaires et en changer les conditions. Par la suppression du travail de nuit des femmes, on a diminué la puissance de production et alourdi l’amortissement de certaines manufactures de plus d’un tiers, ce qui est une singulière manière de favoriser l’accès de l’industrie aux petits capitaux et de développer notre puissance industrielle. La loi sur l’assurance obligatoire en cas d’accidents va encore ajouter une nouvelle surcharge au poids déjà si lourd que l’industriel doit supporter en France, ce qui lui permettra sans doute de lutter plus aisément contre la concurrence étrangère. Il est, en outre, soumis à toutes sortes d’inspections qu’on veut encore multiplier, et la majorité de la Chambre des députés a adopté la loi Bovier-Lapierre en vertu de laquelle tout patron qui renverra un ouvrier syndiqué passera en police correctionnelle, comme un vagabond, et sera condamné à l’amende et à la prison. Le congrès de Tours demande qu’il soit