Page:Guyot Desfontaines - La Voltairomanie.djvu/24

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Voici ſur cela la réplique du Géométre, qui m’a été communiquée.

« Non, il n’eſt point queſtion, M. de Voltaire, dans votre Propoſition, du Problême de la Triſſection de l’angle. Mais il eſt queſtion dans vos Remarques, d’un diſcours que vous donnez pour une démonſtration victorieuſe, & dans lequel on trouve un paralogiſme auſſi groſſier, qu’eſt celui par lequel vous ſuppoſez qu’on diviſe l’angle en parties égales, parce qu’on diviſe en parties égales la baſe de l’angle. Or non-ſeulement votre prétenduë démonſtration ſuppoſe la Triſſection de l’angle par ce moyen ridicule ; mais elle ſuppoſe encore la diviſion de l’angle en raiſon donnée ; ce que ni les Sections coniques, ni aucune ligne courbe, ni aucun calcul connu ne peut nous fournir. »

Eh bien, Eſt-ce de l’Obſervateur, ou du Novice Géométre, que cet habile homme s’eſt mocqué dans ſa Critique[1] ? Ne faut-il pas être bien ſtupide, pour vouloir juger de la grandeur d’un Angle, par la grandeur de la Baſe, com-

  1. Voltaire joüe avec réfléxion le perſonnage du Distrait de la Bruyere. « Menalque rit plus haut que les autres : il cherche où eſt celui qui montre ſes oreilles, & à qui il manque une perruque, &c.